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Des yeux qui ne voient pas

Lettre à Mesdames et Messieurs les architectes,

Ouvrons les yeux.

 

Trop d’années,

Trop de sommeil,

Trop de temps,

Trop d’énergies.

 

Des villes périphériques décousues, une aporie de la ville, du sentiment urbain. Alors, replaçons sur l’échiquier de l’architecture, la ville comme pièce centrale du jeu.

 

Réoffrons un avenir urbain à ces territoires oubliés, des structures claires et précises. Réorientons le regard vers cette impériale nécessité de reconquérir, de se réapproprier et de se confronter à ces situations. Reformulons un nouveau langage, afin d’inverser la vision négative que nous pouvons avoir de ces territoires et transformons les en des lieux du possible. 

La définition même du mot khora.

Ce sont des villes paysages, composées de limites, de masses, de polarités. Des natures mortes non composées.

L’histoire de l’art et du paysage construit, dans sa limpide clarté, nous livre des toiles, des cadres, des tâches. Elle organise, met en scène, modèle la matière, use de l’espace tel un couteau savant. L’espace est aujourd’hui le seul vecteur de continuité entre les masses bâties au sein des villes paysages. La continuité autrefois construite devient alors spatiale.

La composition devient toute nouvelle!

Dépassons la mémoire de nos centres villes historiques. Recréons des rapports de masse, d’équilibre, des relations spatiales et picturales face à un site. Ces masses mises en relation constituent la matière de la ville. Cette matière qui par une juste lecture peut réorienter entièrement toute une ville dans un ordre juste et crée une nouvelle unité cohérente.

Ce travail oublie, le temps qu’il faut, les simples limites cadastrales. Les limites sont spatiales. Oublions la dichotomie privée/publique qui nous empêche de faire et de voir. Retrouvons la dimension publique.

Cette matière au contact des polarités se déformera afin de se mettre à leurs services et les mettre en scène, les souligner. Mais c’est aussi par la redéfinition des polarités dans le tissu que nous créerons l’échange, la rencontre, le partage nécessaire à la cité pour exister, pour la faire battre.

Spatialisons ces natures mortes endormies.

 

Réveillons une cause forte.

Réapprenons à composer, 

Réapprenons à hiérarchiser,

Réapprenons à mettre en ordre.

Réapprenons à voir.

ACROPOLE CHOISY.jpg
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